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Manu & Flo en RDC
30 mars 2009

Le marché de Zigda

A force d’aller presque chaque semaine au marché de Zigda, on connait maintenant suffisamment les mamas vendeuses pour oser leur demander de les prendre en photo, ce qui nous permet de vous les présenter, et de vous montrer à quoi ressemble ce marché.  On y va souvent le dimanche, car c’est plus calme, il y a moins d’acheteurs, porteurs et autres personnes qui grouillent dans tous les sens, et aussi moins de vendeuses qui crient pour attirer la clientèle.  Mais ce n’est pas mort pour autant, l’ambiance est bel et bien là, le marché vit même le dimanche, il ne perd ni ses couleurs ni sa joyeuse musique de cris, rires et autres bruits bien vivants. 

Voici donc à quoi ressemble un marché congolais.  Des échoppes en bois, des toits en tôle, des bâches et tissus pour se protéger du soleil et de la pluie, un sol boueux voire noir (je vous dis pas l’état de nos pieds quand on y va après une pluie), et surtout tout plein de couleurs.  Ce qu’on voit sur la première photo, c’est le biteku-teku, légume vert local.

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Au fil des semaines, j’ai rencontré différentes vendeuses qui me font maintenant des cadeaux et réductions en échange de ma fidélité.  Mais même si je suis devenue la cliente attitrée de quelques unes d’entre elles, nombreuses sont les mamas qui nous saluent et nous reconnaissent, complimentent nos habits ou notre prise de poids…  Et si je viens sans Manu, elles le remarquent tout de suite et me demandent de ses nouvelles.  Pareil, si on ne vient pas pendant quelques semaines, on se le fait gentiment reprocher.

Alors, j’aurais voulu vous présenter Albertine, chez qui j’achète les aubergines, mais elle a refusé d’être prise en photo.  Voici donc son étalage, et la vendeuse d’à côté qui elle semblait très fan d’être photographiée. 

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Ca, ce sont des aubergines locales, petites, rondes, vertes (puis jaunes puis oranges en fonction de leur degré de maturité) et au goût très amer.  Et à côté, maman Augustine à qui j’achète les tomates.

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Puis, les makembas (bananes plantain), qui sont toujours très joyeuses et chaleureuses.  Quand je leur ai dit que je comptais vous montrer cette photo, elles se sont écriées : « to komi na mpoto ! » = on arrive en Europe !

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Lui, c’est notre vendeur d’arachides, qui tient tellement à garder sa clientèle qu’il vient nous chercher dès qu’il nous voit approcher d’un autre étalage d’arachides.  C’est le pro de l’enlevage de la peau des arachides.  Il touille dedans avec sa main pour détacher les écorces, et puis d’un habile coup de poignet il fait sauter le tout dans la bassine, en l’inclinant légèrement pour que les peaux retombent à l’extérieur sans que la moindre arachide ne soit perdue. Ca a l’air très facile quand on le voit faire, mais j’ai un jour essayé de faire pareil, autant vous dire que tout a valsé par terre !

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La petite machine à manivelle accrochée à son étalage sert à faire de la pâte d’arachides, appelée aussi moamba.  Je vous laisse imaginer comme ça sent bon dans ce coin-là du marché !  Pour préparer la moamba, il faut diluer cette pâte dans l’eau froide, avant de l’ajouter dans la casserole où mijotent oignons, ail, piments et tomates.  On mange ça avec du poulet ou des légumes, c’est selon.  Un régal ! 

La même machine est utilisée pour faire la pâte de graines de courge, qui se prépare aussi avec oignons, piments et tomates, mais on ne dilue pas le tout, on forme des petites boules.  Tout aussi délicieux.  J’essayerai d’en rapporter cet été quand je reviendrai en Belgique, pour vous préparer un buffet congolais et vous faire goûter tout ça.  La demoiselle qui tourne la manivelle a accepté que je la photographie en pensant que peut-être l’un d’entre vous la trouverait jolie et viendrait ici pour l’épouser.  Que ceux qui se sentent l’âme d’un prétendant se manifestent !

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Ici, c’est l’étalage de fruits (citrons, maracujas, mangoustans, goyaves, caramboles, oranges, pastèques et courges derrière) de notre mama préférée, qui a un nom impossible à retenir. 

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Elle a une bouille extraordinaire : deux bonne joues rebondies encadrant un large sourire révélant un mignon trou entre les deux dents de devant.  Malheureusement elle a refusé que je la prenne en photo, car elle ne peut accepter ce genre de choses sans l’accord de son mari, qui n’était pas là ce jour-là.  Elle passe une bonne partie de son temps à dormir (« mais non, je ne dors pas, je me repose ! », qu’elle dit toujours !), par terre en-dessous de son étalage, ou sur une chaise, la tête affaissée sur la poitrine.  Parfois, si on la réveille en arrivant et qu’elle est de mauvais poil, impossible de marchander et de négocier quoi que ce soit avec elle.  Mais ces derniers temps elle était d’excellente humeur, et a toujours des fruits de très bonne qualité.  Puis surtout elle est super drôle.  Par exemple, elle me fait goûter un fruit, et me regarde de tout près avec des grands yeux et un large sourire, la tête penchée sur le côté (comme le serpent qui hypnotise Mowgly, dans le livre de la jungle, vous voyez ?), l’air de dire : « alors, c’est bon, hein ?  Tu m’en achètes ? ».  Le meilleur, c’est quand elle nous a fait une fête, à Manu et moi, le jour où elle a réalisé qu’on était des « chéris » (amoureux).  Elle nous a demandé de nous donner un bisou (sur la joue, rassurez-vous !), puis s’est écriée « oh lalaaaa » à force de grands gestes comme pour acclamer la parole de Dieu.  Ensuite, elle nous a donné à chacun un litchi qu’on a dû ouvrir et nous donner mutuellement à manger, sous le regard bienveillant de la mama qui tenait ses mains jointes et semblait bouillonner de joie.

Après, en vrac, encore des fruits, oranges vertes, cette fois ; puis les mamas qui ont les mains et la figure toutes blanches de farine de maïs ou de manioc ; puis l’huile de palme et les étalons de mesure-bouteilles de coca ; et ensuite le poisson salé. 

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J’aurais pu aussi photographier les chèvres et poulets vivants, puis les poulets congelés importés d’Amérique latine, les thomson (des poissons entiers, de la taille d’une truite, je dirais), les montagnes de riz semblables à celles de la farine, les bassines d’oignons et ail, les grands sacs de haricots rouges, jaunes ou blancs, ou encore les petits tas de gingembre et de piments.

Enfin, la preuve de ce que Manu vous racontait dans un article précédent : une boutique de produits de la marque « resto » !

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