Jour de paie

Aujourd'hui c'est le dernier jour du mois. Le jour de la paye tant attendue ! Chaque employé de l'ONG vient faire la file devant l'assistante financière (Astrid) pour recevoir ses sousous. Et oui, ici tout se paie en cash. Faut pas croire que les congolais peuvent se permettre l'ouverture d'un compte en banque. Et puis avec les 2 Mistercrash de la ville (qui compte tout de même 8 millions d'habitants) je vous dis pas les files qu'il y auraient. Evidemment, cette circulation d'argent cash, ce n'est pas l'idéal niveau sécurité. 

Le dernier jour du mois c'est aussi le moment où, en tant que responsable de la mission, je dois faire le décompte de la caisse avec Astrid. Me voilà donc parti pour compter les dollars et les francs congolais (on utilise les deux monnaies en RDC) dans le coffre fort. Après une demi-heure de comptage, je demande à Astrid si c'est vraiment nécessaire de compter billet par billet… après tout on est pas à la près de 5 dollars quand même ? Elle me regarde avec des grands yeux et me dit : "c'est comme ça, c'est la procédure. Il faut être sûr que l'argent ne s'envole pas". Houlà, ça rigole pas avec les mama congolaises…

Elle me raconte ensuite qu'un jour, après décompte, on a remarqué qu'il manquait 100 dollars dans la caisse. On a interrogé tout le personnel mais on n'a pas réussi à les retrouver. Astrid a alors du assumer sa responsabilité de chef de caisse. Elle a du remboursé les 100 dollars manquant. Je sais pas si vous imaginez ce que ça représente 100 dollars pour une congolaise mais je vous jure que j'ai prié pour qu'il ne manque pas le moindre billet dans cette caisse… Ouf, le compte est juste !

Tschussss 

PS : heureusement que les serveurs des halles ne sont pas soumis aux mêmes procédures parce qu'ils risqueraient de pas s'en sortir les pauvres…
PPS : Si Charleroi le souhaite, maman Astrid organise des formations intensives sur la tenue de caisse. Elle se sent en effet investie d'un "devoir moral" par rapport à ses "Nokos" (oncle=anciens colons)…