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Manu & Flo en RDC
26 février 2010

Quelques petites choses typiques qui font sourire, qu'elles soient touchantes, attendrissantes, hilarantes ou plutôt ironiques..

  • Quand un enfant veut traverser une rue au trafic intense, en l’absence de tout feu ou passage pour piéton, c’est à un jeune homme qu’il fait appel.  Et je n’ai jamais vu aucun papa refuser une telle demande.  Qu’il s’agisse d’un simple passant marchant d’un pas plus ou moins pressé, d’un chauffeur en train de réparer son pneu crevé, ou encore d’un gars en train de causer avec son pote du moment, il interrompra son activité pour prendre l’enfant par la main, l’aider à traverser, avant de retraverser dans l’autre sens pour reprendre ses occupations.  Un bel exemple du recours à la solidarité congolaise pour pallier aux manques d’infrastructure ou d’organisation plus officielle et institutionnelle…
  • En guise de taxe à la circulation, tout véhicule circulant à Kinshasa doit afficher une vignette, qu’il aura auparavant achetée à un prix peu démocratique.  Mais un certain retard accusé dans la mise à jour de ce système entraîne la conséquence assez comique selon laquelle pour être en ordre en 2010, il faut être en possession de la vignette 2007-2008 !
  • Toujours concernant la circulation, une réforme du système d’immatriculation impose à tout possesseur d’un véhicule de se procurer une nouvelle plaque.  Sauf que lorsque les contrôles ont commencé, ils sont tombés en rupture de stock !  Et d’ailleurs,  en parlant de contrôles, en général ça dure quelques jours pendant lesquels la circulation est plus fluide que jamais, sans aucun embouteillage parce que les conducteurs qui n’ont pu se mettre en ordre restent sagement chez eux, et puis tout le monde se remet à circuler, nouvelle vignette ou pas.
  • Le 15 janvier devait avoir lieu une éclipse à Kinshasa.  Et les médias, plutôt que d’informer la population, l’ont plus traumatisée qu’autre chose.  C’est pourquoi la plupart des gens sont restés chez eux, craignant qu’une météorite leur tombe sur la tête à tout moment.  Le Ministre de l’éducation avait d’ailleurs interdit à tous les enfants de se rendre à l’école ce jour-là.  Quant aux quelques personnes téméraires qui osaient mettre le nez dehors, ce n’était pas sans prendre leurs précautions.  C’est ainsi que les mamans qui vendent le pain avaient retourné leur bassine sur la tête pour se protéger ; et que les rares taxi-bus qui osaient circuler pressaient leur passagers de monter à bord, parce que « éclipse ezo ya ! » (l’éclipse arrive !).  Une grande campagne de pub avait eu lieu, encourageant vivement toute personne à acheter ses lunettes pour se protéger de l’éclipse, car la chance de voir une éclipse, ça n’arrive qu’une fois dans la vie, la prochaine n’aurait pas lieu avant l’an 3024, et personne n’aurait donc l’occasion de la voir.  Et puis, comme la fameuse éclipse a eu lieu à 6h du matin quand le soleil se levait à peine, et par un ciel bien plus couvert que d’habitude, personne ne s’est rendu compte de rien.  Si les gens étaient persuadés qu’elle avait juste pris un peu de retard et qu’elle pouvait encore les surprendre à tout moment, les médias n’ont pas perdu le nord, en déclarant le message suivant : « si vous avez déjà acheté vos lunettes, gardez-les bien ; et si vous ne les avez pas encore achetées, il n’est pas trop tard, car l’éclipse est remise à juillet ! ».  On peut comprendre que les gens aient l’impression d’avoir été manipulés et floués…
  • Vous vous en doutez, les Congolais n’ont pas eu plus chaud que moi à Boston, au contraire, ils ont encore plus souffert du froid auquel ils ne sont nullement habitués.  Les mamans avaient trouvé comme solution la superposition de couches, portant ainsi trois pantalons sous une demi-dizaine de t-shirt et trois pulls.  Non seulement cette tactique leur compliquait sérieusement la tâche lorsqu’elles allaient se soulager (c’est-à-dire lorsqu’elles allaient aux toilettes, pour ceux qui auraient oublié cette expression typiquement congolaise), mais après quelques jours, elles m’ont fait part de leur « furieuse envie de porter le pagne » !
  • La même tactique ayant été adoptée par tout le groupe pour diminuer les kilos de leurs valises, bien entendu trop volumineuses et lourdes que ce qui était permis par la compagnie aérienne, je vous laisse imaginer ce que tout ça a pu donner lors de la fouille corporelle et du scan des bagages à mains à l’aéroport de New York !  Chaussettes, chaussures, manteaux, pulls, t-shirts, bonnets, écharpes,…  Il y en avait partout et dans tous les sens !  Et c’était bien sûr le fou rire intégral…
  • Et tant que j’y suis à vous raconter nos périples aux aéroports américains, le check-in n’était pas mal non plus dans le genre.  Transvasement de vêtements, parfums, livres et autres souvenirs d’une valise à l’autre pour en équilibrer le poids, de la valise au sac à main (aussi grand que ma valise à moi, et donc problématique également) ou inversement, bref, on a foutu le bordel intégral dans l’aéroport !  Tout y est passé, des culottes aux crèmes de beauté, en passant par les chaussures à talon, sans aucune gêne d’étaler tous ces effets aux yeux de tous les autres passagers.  Et moi je devais passer d’un guichet à l’autre pour traduire les instructions que ne comprenaient pas ces pauvres Congolais, affolés à l’idée de ne pas pouvoir ramener à leurs enfants, voisins, cousins et autres, ce qu’ils leur avaient acheté avec tant d’attention…  On a bien rigolé, ça oui !

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